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83 changes: 83 additions & 0 deletions the-codeless-code/fr-abelards/case-230.txt
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Number: 230
Title: Tous ensemble, tous ensemble
Translator: abelards
Lang: fr

Le [[Clan du Ver Affamé]] développait un site internet
pour un artisan qui faisait des outils agraires sur mesure.
La jeune maître [[Zjing]] faisait la revue de code de leurs trois développeurs.

"Je ne comprends pas la raison d'être de la propriété /DateDePeremption/
dans les /ElementsAchetes/ de votre panier", dit-elle aux trois.
"Les pelles et les rateaux n'expirent pas."

"Cette propriété a été demandée par le [[Clan du Caillou Rouge]],"
répondit le premier moine. "Ils construisent un système de gestion
des vergers de cerises d'un vendeur, et aimeraient bien utiliser
notre service de commandes plutôt que de faire le leur."


"Quoi ?" s'étonna Zjing. "Qui a suggéré /ça/ ?"

"C'est vous," dit le deuxième moine.
"Car n'avez-vous pas [[#227|dit à deux de nos clans]]
que la réutilisation de services était préférable au copier-coller de code ?"

"Certes, mais les besoins métier de /vos/ deux clans sont
complètement différents !" s'écria Zjing.

"Un jour, les acheteurs de cerises pourraient avoir besoin de choisir
la taille de la caisse, la livraison réfrigérée, l'assurance contre les nuisibles.
Et toutes ces choses-là pourraient avoir leurs propres règles et calculs !"

"Vous vous inquiétez d'un futur qui pourrait bien ne jamais arriver,"
lui opposa le troisième moine. "Et même si cela arrivait, et alors ?
plus nous implémentons de fonctionnalités, plus nous aurons de chances
d'aider nos autres clients."

"Vos <i>autres</i> clients ?" demanda Zjing.

"Deux autres Micro Clans sont intéressés par nos services,"
dit le premier moine.

"L'un pour les pièces de monocycles, et l'autre pour des costumes de mariage fantaisie,"
dit le deuxième moine.

"Et je viens de commencer la conception d'un mécanisme de plug-ins
pour gérer les cas imprévus," dit le troisième moine.
"Au final, le Temple gagnera beaucoup de temps."

- - -

Plus tard dans la semaine, Zjing provoqua une réunion de tous
les Micro Clans sous sa tutelle. Des douzaines de moines et de
nonnes se serrèrent dans le Hall de l'Irrésistible Somnolence,
celui qui, sans fenêtres, est mal éclairé, mal aéré, et dans
lequel on donne les longues présentations.{{*}}

La plupart des bancs avaient déjà été pris par des villageois
que personne ne connaissait. Zjing expliqua que c'étaient des
employés de la boutique de vêtements de mariage fantaisie,
qui étaient venus afin de s'assurer que leurs besoins seraient
pris en compte.
Puis la réunion commença par une présentation extrêmement
ennuyeuse sur la couture, durant laquelle on put voir de
nombreux moines et nonnes dodeliner de la tête.

Après la dernière slide, les villageois furent excusés.
Quand le dernier fut sorti, Zjing sortit une lanterne de
derrière le podium, et sans un mot elle mit le feu à l'énorme
écran en papier de riz.
Les flammes grimpèrent rapidement et se répandirent sur les
poutres du plafond ; l'air devint brûlant ; une fumée
épaisse s'emparait des lieux ; les moines toussaient ou
criaient ; l'alarme incendie se déclencha ; puis le système
de sécurité incendie prit vie et déversa de l'eau sur la
scène chaotique, mais sans grande efficacité.
C'est seulement à ce moment-là -- quand les occupants se
levèrent pour fuir vers la plus proche des quatre sorties --
qu'ils découvrirent que leurs robes avaient été habilement
et rapidement cousues aux robes de leurs voisins.


{{*}} D'habitude, ces réunions sont rendues obligatoires par le département des Ressources Humaines, pour les rappels annuels des formatiosn comme "Premiers Secours sur Blessures Accidentelles, "Premiers Secours sur Blessures Volontaires", "Comment Choisir un Excellent Plan d'Assurance Vie", et "L'importance de Garder une Bonne Ambiance au Travail".
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Number: 231
Title: Paresse
Language: fr
Translator: abelards

Le père supérieur du [[Clan du Faucon en Piqué]] demanda
de l'aide à Maître [[Banzen]], pour gérer un client difficile.
Le client faisait des cerf-volants de soie et bambou, et
l'application du clan lui permettait de présenter son grand
catalogue en ligne.

"Je n'arrive tout simplement pas à la satisfaire," se plaint le père supérieur.

"Dis-moi ce qui la rend /insatisfaite/,", dit Banzen.
"Et ensuite peut-être que vous pourrez faire l'inverse de cela."

"La paresse," déclara le père supérieur ;
"car elle dit que notre interface lui fait faire trop de travail,
mais ce travail c'est /sa/ faute, pas la nôtre."

"Explique-moi," dit Banzen.

"D'abord," dit le père supérieur, "pour chaque cerf-volant,
elle ne veut autoriser que certaines soies. Alors notre
interface /doit/ lui demander les soies autorisées, modèle
par modèle -- mais elle n'arrête pas de dire que cette tâche
est trop fastidieuse. Ce n'est pas notre faute si elle a des
besoins si particuliers !"

"En effet," dit Banzen.

"Et pour empirer les choses," dit le père supérieur,
"elle a des /centaines/ de rouleaux de soie dans sa boutique,
dont /plusieurs douzaines/ peuvent être utilisées pour chaque
modèle de cerf-volant ! Nous avons essayé tous les composants
graphiques de notre bibliothèque -- les listes à sélection
multiple, les doubles listes, les menus déroulants avec assistance
à la saisie -- mais elle nous dit toujours que cette tâche lui
prend trop d'efforts. Ce n'est pas notre faute si elle a tant
de choix !"

"Absolument," dit Banzen.

"Enfin," conclut le père supérieur, "elle introduit sans
cesse de nouvelles soies, tandis qu'elle en sort d'autres
du catalogue. Alors elle doit revisiter la liste de soies
pour chaque cerf-volant tout au long de l'année -- et
invariablement elle nous dit que cela est une charge énorme.
Ce n'est pas notre faute si ma mode est si frivole !"

"Je suis bien d'accord," dit Banzen.

Alors Banzen s'en fut voir la fabricante de cerf-volants.

- - -

Les complaintes de la fabricante furent exactement celles
que le père supérieur avait décrites. Après les avoir écoutées,
Banzen déambula dans son atelier, et trouva en effet des
centaines de rouleaux de soie, chacune d'une teinte et d'un
motif différents.

Après avoir réfléchi un moment, Banzen pointa la structure
en bambou du cerf-volant sur lequel elle travaillait.

"Et quelles soies sont disponibles pour celui-ci ?" demanda Banzen.

"Uniquement lets motifs bleus à nuage," dit la fabricante de
cerf-volants. "Mais j'ai des douzaines de motifs bleus à nuage."

"Et celui-ci ?" demanda Banzen, en en montrant un autre.

"Il est dans ma série /Corbeau/," dit-elle.
"Motifs à plumes bleues ou plumes noires, mais aucune soie extra-légère."

"Et celui-là ?" demanda Banzen, en montrant encore un autre.

"C'en est un de la série /Dragon/," dit-elle.
"Solides noirs, flammes rouges, ou terres blanches, mais aucune soie lourde."

Quand il fut certain qu'il avait compris l'algorithme de la fabricante
de cerf-volants, Banzen retourna voir le père supérieur.

- - -

"Tout est tel que tu m'avais décrit," lui dit Banzen.
"C'est bien la paresse qui est source de cette insatisfaction."

"Mais alors comment peut-on la faire changer ?" demanda le moine.

/"Wú,"/ dit Banzen, extrayant une enveloppe épaisse de ses robes.
"Voici ce qu'il faut changer, et je t'en livrerai chaque semaine
jusqu'à ce que cette fabricante de cerf-volants soit satisfaite."

D'un geste rapide, Banzen jeta le contenu de l'enveloppe en l'air.
Des centaines de minuscules carrés de papier coloré churent lentement
en tourbillonnant dans la pièce, chacun semblable à un petit
cerf-volant dansant dans le vent.

"C'est très joli," dit le père supérieur, "mais qu'est-ce donc ?"

"Cela s'appelle /des confettis/", dit Banzen.
"Je les ai faits avec ton salaire de la semaine.
En petites coupures, bien sûr."
67 changes: 67 additions & 0 deletions the-codeless-code/fr-abelards/case-233.txt
Original file line number Diff line number Diff line change
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Number: 233
Title: Tombe la pluie, poussent les arbres
Lang: fr
Translator: abelards

Deux moines débattaient du meilleur moyen d'implémenter deux
flux opérationnels plutôt similaires dans leur application.
Ils s'en furent voir Maître [[Suku]] pour qu'elle puisse
trancher.


Le premier moine dit,
"Je crois que nous devrions implémenter les deux flux séparément,
afin d'éviter qu'ils ne s'imposent mutuellement de contraintes inutiles.
Quand tout sera terminé
nous pourrons identifier les parties communes,
et les combiner dans des classes génériques ou des utilitaires.
Si on devait de nouveau faire des flux opérationnels similaires dans le futur,
nous pourrions alors faire comme suit :
concevoir chaque workflow de manière indépendante,
puis combiner le code spécifique à ce flux,
dans des implémentations génériques lorsque c'est approprié."

Suku dit au premier moine,
"C'est une approche tout à fait naturelle.
Quand il pleut sur la montagne,
de petites gouttes descendent en cascade.
Et quand l'eau descend dans la vallée,
dix mille ruisseaux fusionnent
en un millier de torrents,
puis une centaine d'affluents,
puis une dizaine de rivières,
puis un puissant fleuve."


Le second moine dit,
"Je pense que nous devrions implémenter les deux flux ensemble,
en utilisant leurs fonctionnalités respectives pour faire une bibliothèque générique.
Quand des cas spéciaux ou des flux alternatifs se présenteront,
nous pourrons les abstraire en tant que fonctionnalités configurables,
ou ajouter des points d'entrées, des fonctions de rappel dans le cadriciel lorsque c'est approprié.
Si on devait de nouveau faire des flux opérationnels similaires dans le futur,
nous pourrions alors faire comme suit :
implémenter chaque nouveau flux opérationnel avec le cadriciel,
et si l'on n'y parvient pas, ajouter un cas dans les implémentations génériques
pour autoriser l'appel de code spécifique à chaque flux au besoin."

Suku dit au second moine,
"C'est aussi une approche tout à fait naturelle.
Quand il pleut sur la montagne,
de petites gouttes nourrissent les racines des jeunes pousses.
Quand le grand chêne s'élève vers les cieux,
un tronc se divise
en dix charpentières,
puis en une centaine de branches,
puis en un millier de rameaux,
puis en dix mille brindilles."


Les deux moines s'inclinèrent et se tournèrent pour prendre congé --
et sans réponse définitive quant à leur discussion --
quand Suku soupira de frustration
et les frappa à l'arrière de la tête avec son bâton.

"Moines !" dit-elle à l'infortuné duo.
"Si le monde était rasé, et ne laissant que les montagnes et la pluie,
lequel arriverait en premier : la rivière, ou le chêne ?"